Il y a peu, on parlait de verrouillage de l’exposition, et donc indirectement d’autofocus. Ceci m’a rappelé que beaucoup d'entre vous utilisent la sélection automatique du collimateur autofocus (je le sais parce que certains me l'ont dit 😉). Or, il faut que je vous dise une chose : ce n'est pas safe du tout ! 😏
En effet, vous vous efforcez de composer correctement votre image à faire vos réglages pour obtenir la photo que vous souhaitez, et vous laissez votre appareil décider de l’endroit où sera faite la mise au point, c’est-à-dire la zone la plus nette de votre image ? Il se peut très bien que l'appareil fasse le bon choix, mais si ce n'est pas le cas, c'est juste une perte de temps pour vous, puisqu'il faut recommencer.
Non, le mieux est choisir nous même le collimateur de mise au point.
J’ai déjà évoqué ça dans mon article sur les secrets de l’autofocus (lisez-le avant de continuer si ce n’est pas déjà fait, car je considère que ce que j’y ai écrit est acquis), mais je souhaiterais aller plus loin avec l'article actuel.
En quoi ça va vous poser problème de ne pas choisir le collimateur autofocus ?
Il faut savoir que quand la sélection du collimateur autofocus est en automatique, la plupart du temps l’appareil va essayer de faire le point sur l’objet le plus proche. C’est un comportement “relativement intelligent”, puisque le sujet est souvent au 1er plan. Mais pas toujours, et c’est bien là le problème. Imaginez que vous vouliez faire un premier plan flou par exemple…
Et s’il n’arrive pas à faire le point sur l’objet le plus proche (trop sombre par exemple), il va le tenter sur l’objet d’après. Et ainsi de suite… Bref, vous risquez de mettre longtemps à avoir la mise au point où vous le souhaitez. Voire à ne pas l’avoir du tout !
Je ne vous parle même pas de la galère si vous utilisez le mode d’autofocus continu ! (AI Servo ou AF-C)
Et puis au-delà des difficultés purement techniques, j’imagine que si vous lisez le blog, c’est pour avoir la maîtrise de votre appareil, et vous passer d’une bonne partie des automatismes, en tout cas de ceux qui vous brident.
Mais maintenant que vous êtes convaincu, vous devez vous demander comment gérer ce nouveau paramètre ? Pas de panique, vous allez voir, ce n’est pas si compliqué !
Je précise, mais en portrait, il y a de grandes chances que votre appareil ne se trompe pas (tout dépend bien sûr) parce qu'en général, il choisira de faire le focus sur les yeux ou au moins sur le visage de la personne. Quand je fais du portrait, je règle sur la zone de mise au point la plus large possible, puisque je sais qu'il reconnaîtra un visage humain, et fera le focus sur les yeux.
Ça c'est possible parce que mon appareil photo est récent et considéré comme "haut de gamme". Si le vôtre est plus ancien et qu'il a plus de mal, n'hésitez pas à choisir le collimateur pour plus de précision.
Les bonnes pratiques pour en profiter pleinement
Vous pouvez utiliser le collimateur central.
Le collimateur central est toujours le plus précis (de par sa conception). Si vous l’utilisez systématiquement, vous aurez l’avantage de ne pas avoir à y réfléchir (ce qui peut servir dans les situations “d’urgence”), de profiter d’une précision accrue, et d’une manière générale de prendre moins de temps à la mise au point.
Vous allez me dire : “ oui mais tu conseilles le plus souvent de ne pas mettre le sujet au centre, alors comment je fais si j’utilise le collimateur central ? “
En gros, avec le mode One Shot / AF-S / AF ponctuel de votre appareil, vous pouvez faire le focus avec le collimateur central sur votre sujet, restez appuyé à mi-course sur le déclencheur et recadrer afin de garder le focus là ou vous voulez. Il ne reste plus qu'à déclencher après ça.
Seulement cette technique a ses limites, dans 2 cas principalement :
En mode d’autofocus continu (AI Servo ou AF-C) : Et oui, dans ce mode, vous ne pouvez pas verrouiller la mise au point, parce qu'en restant appuyé à mi-course sur le déclencheur, l'appareil fait le focus en continu (d'où ce nom). Encore une fois, j'en parle dans l'article sur l'autofocus.
À faible profondeur de champ : dans ce cas, le mouvement que vous faites pour recadrer peut faire bouger votre mise au point, et quand la profondeur de champ est faible, ça se voit très rapidement, ou tout au moins ça produit une image légèrement moins nette. Ce problème est bien réel, je l’ai déjà expérimenté, et vu ce qu’on peut trouver sur le web, je ne suis pas le seul.
Une autre solution doit vous sauter aux yeux. 😉
Utiliser les autres collimateurs
Utiliser un collimateur situé sur votre sujet (sur l’œil pour un portrait par exemple) est évidemment la solution à ce problème. Sauf que dans ce cas, il va falloir le sélectionner à chaque fois, ce qui risque d’être fastidieux :
Il faut enlever l’œil du viseur
Puis appuyer sur le bouton de sélection
Puis sélectionner le bon collimateur
Puis valider la sélection
Puis remettre l’œil dans le viseur pour enfin shooter
Je force volontairement le trait, mais ça peut vous faire perdre un temps fou et rater un cliché, en particulier pour des situations fugaces.
Le meilleur compromis est d’utiliser une façon méconnue de changer le collimateur pour le débutant qui n’a pas lu le manuel de son appareil : la molette.
Le grand avantage est que vous pouvez garder l’œil dans le viseur. Vous appuyez sur le bouton qui permet de sélectionner les collimateurs (il faut donc connaître son emplacement par cœur), et lorsque le viseur s’illumine, le collimateur sélectionné devient rouge (rouge ou d'une autre couleur peu importe). Et après, vous n’avez plus qu’à tourner la molette pour changer la sélection.
C'était possible sur mon premier reflex Canon, mais avec les hybrides, c'est encore plus simple. Pour beaucoup d'entre eux, vous avez juste à sélectionner l'endroit où faire la mise au point directement sur l'écran, si ce dernier est tactile. Ou dans le viseur si vous avez un joystick qui permet de déplacer le collimateur.
Le plus beau, c’est que vous n’avez même pas à sortir de ce mode en rappuyant sur le bouton, ça se fait automatiquement en appuyant à mi-course sur le déclencheur.
J’imagine que pas mal d’entre vous connaissent déjà cette technique simple à mettre en pratique, mais je la trouve toujours importante à préciser.
C’est normal si au tout début vous êtes un peu perturbé, ne paniquez pas, ça va venir avec un peu de pratique.
Bref, j’espère que vous allez tout de suite enlever ce vilain mode de sélection automatique afin de mieux contrôler la mise au point. N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez des questions, des remarques, et rejoignez la Newsletter. C'est gratuit et vous serez prévenu lorsqu'un nouvel article sort !
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