Le monde minuscule qui nous entoure a toujours été une source d'inspiration pour un grand nombre de photographes. Si vous vous y êtes intéressé de près ou de loin, vous avez sûrement déjà entendu parler de la macrophotographie. Je vous propose de découvrir les différentes facettes de cette discipline et de vous dévoiler l’essentiel de ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans la macro.
Qu’est-ce que la macrophotographie ?
Pour un grand nombre d'entre vous, la réponse à cette question peut sembler évidente. Pourtant nombreux sont ceux qui englobent sous le terme macrophotographie n’importe quelle photo à partir du moment où il s’agit d’une prise de vue rapprochée. Je profite donc de cet article pour remettre les choses à leur place.
On parle de macrophotographie lorsque la taille de l’image formée sur le capteur est au moins aussi grande que celle du sujet photographié. Par exemple, si vous photographiez un insecte dont la taille est égale à 1 cm dans la réalité, son image doit être au moins égale à 1 cm sur le capteur pour que l’on puisse dire qu’il s’agit d’une photo macro.
Lorsque la taille de l’image est plus petite que celle du sujet, on parle de proxiphotographie. La plupart des appareils photo possèdent une fonction macro, mais il s’agit là d’un abus de langage. Même si cette fonction permet de vous rapprocher de votre sujet, vous restez dans le domaine de la proxiphotographie. Pour faire de la macro au sens strict, vous devez vous équiper en conséquence et c’est ce que nous verrons un peu plus bas.
Une fois que cela est dit, ne vous focalisez pas trop sur ces deux notions. Macrophotographie ou proxiphotographie, là n’est pas le plus important ! Le choix du sujet, la composition, la mise au point, la gestion de la profondeur de champ ou de la lumière sont des paramètres bien plus cruciaux pour la réussite d’une prise de vue rapprochée. D’ailleurs, certains sujets ne peuvent pas être photographiés en entier en macro, car ils sont tout simplement plus grands que le capteur d’un appareil photo (imaginez la taille d’un grand papillon ou tout autre insecte comparé à la taille d’un capteur.)
On joue un peu sur les mots, retenez que la macrophotographie, c'est le fait de capturer du détail (relativement de près) sur un élément.
D'ailleurs, je vous encourage vraiment à faire de la proxiphotographie. Lorsque vous faite une série photo, ça peut vraiment apporter quelque chose de bien.
Que peut-on photographier en macro ?
Lorsqu’on parle de macrophotographie, on pense naturellement aux insectes. D’ailleurs, qui n’est jamais resté scotché pendant de longues secondes devant une magnifique photo d’insecte ? Abeilles, fourmis et papillons sont certainement les sujets les plus populaires auprès des photographes, mais il en existe bien d’autres. Si vous avez la fibre naturaliste, rien ne vous empêche d’aller explorer la vie trépidante des insectes !
Moi personnellement je n'en fait pas. Déjà parce que je n'ai pas le matériel pour réaliser de la vraie macro, et aussi parce que je déteste viscéralement les insectes 😏. Bon, je reconnais que pas mal de photographies de macro d'insecte sont très belles, mais voilà.
Toujours dans le monde du vivant, les fleurs et notamment leurs parties internes sont également des sujets fascinants. Vous pouvez par exemple photographier les étamines ou le pistil d’une fleur ou encore la courbure des pétales d’un bouton floral. Intéressez-vous également aux nervures des feuilles des arbres, elles vous permettront de prendre des photos très graphiques.
Prendre des photos en macro peut également être l’occasion de réaliser des images de gouttes d’eau. La rosée du matin à la surface d’une plante en est le parfait exemple. Vous pouvez également créer vous-même ces gouttes d’eau (en utilisant un arrosoir par exemple) et disposer ainsi, à tout moment, d’un sujet à photographier. Essayez différentes surfaces et jouez avec les reflets pour obtenir un rendu captivant.
Enfin, la macro est aussi beaucoup utilisée par les fabricants de bijoux pour mettre en valeur leurs créations. De votre côté, vous pouvez immortaliser les inscriptions gravées sur un bijou qui vous est cher, les pierres ornant une bague ou un collier ou encore mettre la lumière sur le mécanisme d’une montre.
En photographie de mariage par exemple, la macro est top pour avoir du détail sur divers éléments importants. Les alliances, les assiettes et couverts, la décoration, etc.
Les sujets à photographier en macro sont nombreux et il ne s’agit là que de quelques exemples. De manière générale, essayez de surprendre le spectateur en lui proposant une vision inédite d’un sujet ordinaire.
Quels sont les termes techniques à connaitre ?
Lorsqu’on débute la macro, il y a deux termes techniques qu’il est absolument indispensable de connaître : le grandissement et le tirage mécanique.
Le grandissement définit le rapport entre la taille du sujet photographié et celle de son image sur le capteur. Par exemple, si un sujet mesure 1 cm et que son image mesure 2 cm, alors on dit qu’il a été photographié au grandissement x 2. On utilise également le terme de rapport de reproduction. Dans l’exemple précédent, le rapport de reproduction est égal à 2:1.
Par conséquent, on parle de macrophotographie lorsque le grandissement est au minimum de x 1 ou que le rapport de reproduction est au minimum de 1:1. La proxiphotographie correspond aux grandissements compris entre x 0,1 et x 1 ou aux rapports de reproduction compris entre 1:10 et 1:1.
Le tirage mécanique correspond à la distance entre la bague de monture d’un objectif et le capteur. Cette notion est capitale, car c’est notamment en faisant varier le tirage que vous allez pouvoir obtenir des grandissements importants : plus le tirage est élevé, plus le grandissement est important.
Quel est le matériel nécessaire pour faire de la photo macro ?
Si vous souhaitez photographier des sujets relativement petits ou de fins détails vous allez devoir utiliser du matériel spécifique. Voyons ensemble quelques solutions possibles pour augmenter le grandissement.
Les filtres :
Les filtres sont des lentilles additionnelles qui se visse à l’avant de l’objectif. Il se comporte comme une loupe et permet de grossir l’image du sujet sur le capteur. Un filtre est caractérisé par sa puissance (en dioptrie) et par le diamètre de son pas de vis (en mm). Vous pouvez, selon le résultat souhaité, utiliser un ou plusieurs filtres simultanément.
Le filtre représente une solution simple et économique pour accéder à de forts grandissements. Le revers de la médaille est qu’il est souvent à l’origine d’aberrations chromatiques et donc que la qualité d’image n’est pas toujours optimale. Si vous optez pour cet accessoire, préférez les modèles les plus performants pour limiter l’apparition de ce phénomène.
Les bagues-allonges :
La bague-allonge (également appelée tube-allonge) est un tube qui s’intercale entre le boîtier et l’objectif de l’appareil photo. Elle permet d’augmenter le tirage mécanique et donc, comme nous l’avons vu plus haut, d’obtenir un grandissement plus important. Les bagues-allonge sont définies par leur longueur (en mm) et sont souvent vendues par lots de trois (12, 20 et 36 mm, par exemple). Il est tout à fait possible d’utiliser plusieurs bagues-allonge simultanément pour avoir un grandissement important.
Contrairement au filtre, la bague allonge ne constitue pas un système optique et la qualité de vos images ne sera pas impactée. Par contre vous devez savoir que vous allez manquer de lumière, notamment si vous utilisez plusieurs bagues-allonge en même temps.
Le soufflet :
Le soufflet a un principe de fonctionnement similaire à celui de la bague-allonge : en s’intercalant entre le boîtier et l’objectif, il permet d’augmenter le tirage et d’obtenir des rapports de reproduction élevés. Le soufflet a cependant l’avantage d’avoir un tirage modulable qu’il est possible de régler au millimètre près. Il est ainsi possible d’obtenir de forts grandissements (parfois supérieurs à x 10). À noter que le soufflet est relativement encombrant qu’il n’est donc pas adapté pour des sujets très mobiles.
Les objectifs macro :
Un objectif macro est le moyen le plus simple d’arriver au rapport de reproduction 1:1, tout en conservant une qualité d’image irréprochable. Les modèles disponibles sur le marché sont généralement très performants et leur seul point faible est certainement leur prix. La plupart des objectifs macro ont des focales comprises entre 50 et 180 mm. Si vous photographiez des sujets relativement craintifs, vous privilégierez un objectif avec une longue focale fixe (100 mm par exemple ou plus) pour conserver une distance de travail suffisante.
Quelles sont les contraintes lors de la prise de vue ?
La mise au point est l’un des paramètres les plus délicats à gérer en macrophotographie. En vous rapprochant de votre sujet, il est fort probable que l’autofocus de votre appareil photo éprouve des difficultés pour faire la mise au point ou qu’il la fasse au mauvais endroit. Pour éviter ce genre de désagrément, privilégiez la mise au point manuelle lors de vos prises de vue macro.
Avec un rapport de reproduction 1:1, la profondeur de champ est extrêmement réduite (à peine quelques millimètres). Vous pouvez fermer le diaphragme de quelques stops, mais malgré cela, vous aurez peu de marge de manœuvre. Autant vous dire que le moindre mouvement du boîtier peut se traduire par une image complètement floue. Vous devez donc chercher à stabiliser l’appareil photo au maximum et pour cela, le trépied est un accessoire quasiment indispensable.
Pour un petit peu contrer ce problème de mise au point, vous pouvez utiliser la technique du focus stacking.
Je vous laisse voir l'article que j'ai écrit à ce sujet, c'est une bonne solution bien qu'un peu contraignante à faire.
Enfin, le manque de lumière est un facteur limitant en macrophotographie, et ce, pour plusieurs raisons. En augmentant le tirage, la quantité de lumière qui atteint le capteur est plus faible. Pour obtenir une profondeur de champ plus confortable, il faut souvent diminuer l’ouverture du diaphragme et donc réduire la quantité de lumière qui rentre dans l’appareil.
Pour pallier le manque de lumière, vous pouvez utiliser un éclairage artificiel. Le flash annulaire (souvent surnommé “flash macro”) se fixe autour de l’objectif et a l’avantage de produire un éclairage uniforme sur le sujet.
Les réglages de prise de vue
Pour les réglages de prise de vue, vous êtes assez flexible, mais il faut tout de même en parler :
Pour la vitesse d'obturation, c'est assez flexible si on est sur un trépied, mais attention aux poses trop longues. S'il y a un peu de vent qui fait bouger les fleurs ou les branches par exemple (si c'est votre sujet), ça risque d'être un peu flou. Alors évitez les poses trop longues.
L'ouverture, comme on vient de le dire, doit être assez petite. Il faut en effet fermer le diaphragme pour garder une certaine profondeur de champ et éviter les erreurs de focus. Cela va dépendre des conditions de lumières et de votre sujet, mais je pense que F/8, F/11 sont de bonnes valeurs. Si vous le pouvez, augmenter encore. Maintenant, si la profondeur de champ est suffisante, vous pouvez alors ouvrir le diaphragme (genre F/5.6) afin d'avoir plus de "bokeh" et donc, un plus joli flou d'arrière-plan.
Pour les ISO, n'hésitez pas à les monter un petit peu, puisqu'en fermant le diaphragme, on diminue la quantité de lumière.
Pour encore plus limiter les erreurs de focus, passez en focus manuel. (bouton MF sur l'objectif)
J’espère que cet article vous aura donné envie de vous lancer dans la macro ou permis d’approfondir vos connaissances. La macrophotographie est une discipline exigeante à plus d’un titre, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Si vous avez déjà essayé la macro ou si cela vous tente, n’hésitez pas à faire part de votre expérience ou de vos envies en laissant un commentaire ci-dessous.
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