Aujourd’hui, nous allons parler photo de paysage. Je vais vous présenter 5 erreurs que j’ai faites à mes débuts et qui m'ont longtemps empêché de prendre les photos dont j'avais envie.
D'ailleurs ! Je fais encore quelques erreurs bien évidemment, mais vous savez ce que c'est 😏. Quand on est en rush sur le terrain et qu'on prend moins le temps de bien faire les choses, ça ne passe pas très bien, c'est normal.
Cela me fera aussi une bonne piqûre de rappel !
Même si elles n'ont l'air de rien, ces erreurs sont très courantes et viennent la plupart du temps gâcher le résultat final. Il est donc préférable de les connaître si vous voulez réussir vos photos de paysage !
Voyons les erreurs à éviter en photo de paysage
1. Ne pas utiliser de premier plan
Que vous soyez débutant ou un peu plus expérimenté, vous avez déjà probablement été confronté au cas de figure suivant. Vous êtes devant un superbe paysage qui s'étire devant vos yeux et donne une impression d’immensité. Vous mettez tout en œuvre pour restituer sa beauté grâce à votre appareil photo.
Pourtant, lorsque vous regardez vos images, vous trouvez qu’elles sont plates, qu’elles manquent de relief. Même si les éléments du paysage figurent bien dans le cadre, vous ne retrouvez pas cette sensation de grandeur.
Je pense que toute personne qui photographie des paysages est déjà passée par là… Mais j’ai une bonne nouvelle : ce n'est pas une fatalité !
Il existe une astuce efficace pour apporter de la profondeur. En effet, lorsqu'une photo de paysage manque de relief, c'est bien souvent parce qu’il n’y a pas de premier plan.
Le premier plan sert de repère et donne en général une bonne indication des distances. Il peut être considéré comme le "point d'entrée" d'une photo, c'est lui qui permet d'accrocher le regard. Une fois que l'observateur est rentré dans l'image, son regard va glisser d'un plan à l'autre et il va avoir une sensation de profondeur.
Le premier plan ne doit pas forcément être quelque chose d'extraordinaire, il suffit juste qu’il soit assez intéressant pour que l'œil se pose dessus. D'ailleurs, vous n'aurez souvent pas besoin d'aller chercher très loin pour trouver un élément qui servira d'avant-plan : un rocher, un galet, un buisson, une feuille morte, une fleur ou une touffe d'herbe feront très bien l'affaire.
Notez que ce n'est pas non plus indispensable, mais que je recommande tout de même un premier plan dans une scène.
Pour la photo ci-dessus, quelques rochers ont servi de premier plan. Ces éléments n’ont rien de spécial, mais ils jouent parfaitement leur rôle : grâce à eux, une impression de profondeur se dégage de l’image.
Lorsque vous êtes devant un paysage, prenez quelques minutes pour observer la scène qui est devant vous. Vous trouverez probablement un élément naturel qui vous aidera à composer votre photo. Si vous ne trouvez rien d'intéressant dans votre environnement immédiat, il faut parfois simplement se déplacer de quelques mètres.
Pareil avec cette image 👆. J'aurais très bien pu zoomer sur le phare, mais là, j'ai préféré donner du contexte à l'image avec le phare en fond et un premier plan intéressant. Pour avoir de la profondeur, je me suis un petit peu baissé et je n'ai pas hésité à inclure les rochers avec l'eau au premier plan.
2. Photographier au mauvais moment de la journée
Le moment de la journée où l'on photographie est un paramètre crucial pour la photo de paysage. En milieu de journée, le soleil est au zénith et l'intensité de la lumière est maximale. Comme le soleil est proche de la perpendiculaire, les ombres sont courtes et denses et le contraste est très marqué.
En général, la lumière du milieu de journée ne présente pas une qualité optimale si le ciel est dégagé : la lumière est dure et les couleurs du paysage sont plus ou moins désaturées. Même moi qui aime les ambiances désaturées, il faut reconnaître qu'à ce moment de la journée, c'est moins agréable à l'œil et moins attrayant.
Dans ces conditions, il est souvent difficile de mettre en valeur un paysage : les éléments de la scène sont "écrasés" par la lumière et tout paraît fade. À moins de ne pas avoir d'autres possibilités, il est préférable de fuir ce moment de la journée pour réussir tes photos de paysage.
À noter : la photo 👆 a été développée dans un logiciel, c'est pour cela qu'elle est tout de même attrayante. Du moins, je trouve.
Parce que oui, je ne vous interdis absolument pas de photographier pendant un plein après-midi d'été ! Quelques retouches sont souvent bien pratiques pour nous aider à apprécier les photos faites à ce moment-là.
J'en vois déjà venir certains me dire que c'est " triché, si j'avais mieux réglé l'appareil, c'est inutile de faire des retouches… " etc, etc. 😅
Je répondrai à cela que restez avec vos appareils argentiques s'ils sont si parfaits que ça. 😉 (personne n'y croit, mais bon 🤡)
Moi je reconnais que mon hybride Sony, aussi cher soit il possède quelques défauts, et que c'est un jeu d'enfant de les corriger en postproduction. Alors, pourquoi sans priver ?
À l’inverse, le début et la fin de journée sont particulièrement propices pour obtenir de belles photos. Lorsque le temps est dégagé et que le soleil est bas dans le ciel, la lumière présente des couleurs chaudes et saturées qui soulignent la beauté des paysages. Les anglophones appellent d'ailleurs ces moments de la journée " golden hours ", ce qui signifie littéralement "heures dorées" en français.
La lumière est également de meilleure qualité : elle est en général douce et le contraste n'est pas trop marqué, à partir du moment où l'on n'est pas à contre-jour. Les ombres sont longues et permettent de souligner le relief du paysage.
Pour toutes ces raisons, vous serez souvent récompensé si vous faites l'effort de photographier en début ou en fin de journée.
La photo ci-dessous, par exemple, a été prise quelques instants avant le coucher du soleil. Une jolie teinte chaude est venue colorer le paysage et le mettre en valeur.
Alors bien sûr, j'ai édité la photo dans Lightroom afin de corriger quelques soucis de la caméra (comme toujours), mais la retouche est assez discrète et cela permet de donner encore plus de potentiel à l'image.
3. Mal régler la balance des blancs
Pour bien comprendre le réglage de la balance des blancs, il est nécessaire de s’attarder quelques instants sur la couleur de la lumière. En effet, il faut savoir que la couleur joue un rôle majeur sur l’ambiance qui se dégage d’une photo de paysage. Si l’appareil photo est mal réglé, les couleurs de vos photos ne seront pas fidèles et vous aurez du mal à restituer l’atmosphère du lieu.
Il est aussi important de savoir que la lumière naturelle a une couleur variable. Ainsi, la lumière émise par le soleil change de couleur en fonction du moment de la journée ou des conditions météorologiques.
Attardons-nous sur deux extrêmes. En début et en fin de journée, lorsque le ciel est dégagé, la lumière a une teinte orangée, on parle de lumière chaude. En milieu de journée, lorsque le temps est couvert, pluvieux ou brumeux, la lumière a une teinte bleue, on parle de lumière froide.
Nous ne remarquons pas toujours ces différences, car notre cerveau compense automatiquement les variations de couleurs. L’appareil photo, lui, n’a pas la même facilité à s’adapter. Il fait donc appel au réglage de la balance des blancs pour que les couleurs des photos soient justes, même si la lumière change.
Lorsque la balance des blancs est mal réglée, les photos présentent une dominante colorée. On va généralement chercher à neutraliser cette dominante si elle est trop prononcée ou si elle ne correspond pas au paysage qui a été pris en photo.
Sur l’image ci-dessous, une dominante de couleur bleue est apparue. Le réglage de la balance des blancs n’était clairement pas adapté à la situation.
Certains aimeront tout de même, je l'entends. 🤗 En général, je préfère régler correctement ma balance des blancs sur l'appareil, quitte à la changer en postproduction pour donner un look.
Sur cette deuxième image, la dominante de couleur a été supprimée en utilisant le bon réglage de la balance de blancs. Les couleurs de la photo sont fidèles à ce que j’ai observé au moment de la prise de vue.
La balance des blancs peut être réglée directement sur l’appareil photo. Pour cela, on peut choisir un préréglage (automatique, ensoleillé, nuageux, etc.) ou la régler de façon manuelle. La balance des blancs peut aussi être ajustée au post-traitement. Dans ce cas, les images enregistrées au format RAW présentent un sérieux avantage puisqu’il est possible de la modifier sans limite ni perte de qualité !
À noter : selon l'appareil photo que vous utilisez (s'il est performant, récent…), le réglage automatique de la balance des blancs peut très bien faire l'affaire. Encore une fois, si vous photographiez en RAW, elle pourra être modifiée sans problème pour corriger un défaut lors de la prise de vue.
En vidéo, puisque l'on filme rarement en RAW, je vous conseille de vraiment bien régler votre balance et de ne pas la laisser en automatique.
4. Photographier des paysages trop contrastés
Si vous vous êtes déjà retrouvé avec un ciel tout blanc, délavé ou avec un sol trop sombre, cette partie va particulièrement vous intéresser. En fait, ce cas de figure se présente lorsqu’on essaye de photographier des paysages avec un fort contraste.
Pour dire les choses autrement, il s’agit de paysages qui présentent un écart de luminosité important entre les zones les plus sombres et les zones les plus claires.
Ce qui est perturbant au début, c’est qu’on ne se rend pas compte que nos yeux sont très performants dans ce domaine. Ils sont capables de s’adapter en permanence aux différents niveaux de luminosité auxquels ils sont confrontés.
Par exemple, nous pouvons distinguer les détails d’un élément qui se trouve à l’ombre puis, dans les secondes qui suivent, voir les moindres détails d’un autre élément situé en plein soleil.
Avec les capteurs de nos appareils photo, c'est une tout autre histoire ! Si la scène est trop contrastée, ils ne peuvent pas enregistrer tous les niveaux de luminosité. Contrairement à l’œil humain, les capteurs montrent alors leurs limites.
Lorsque la scène présente un fort écart de luminosité, il y a la plupart du temps une perte de détails dans les zones claires et/ou dans les zones sombres de l’image. En général, on parle de zones bouchées (trop sombres) ou de zones brûlées (trop claires).
Regardons un exemple avec la photo ci-dessous prise à contre-jour.
La scène présentait un fort contraste : la différence de luminosité entre les rochers au premier plan et le soleil était très grande. Le capteur de l’appareil photo n’a pas été capable d'enregistrer un tel écart de luminosité.
Bon, pour mon exemple, j'ai choisi volontairement d'exposer correctement le ciel. Résultat, le premier plan avec les rochers est vraiment très sombre, mais le ciel lui, conserve tous les détails.
Une retouche plus poussée est tout à fait possible, mais si on veut trop remonter les ombres, on va introduire pas mal de bruit numérique dans l'image, et la photo perdra de sa saveur.
Il existe bien sûr des techniques pour photographier ce type de paysage (filtres optiques, images HDR, etc.). Mais si vous voulez faciliter le réglage de l'exposition, le meilleur moyen est d’éviter les scènes trop contrastées (contre-jour, par exemple) ou d’essayer un cadrage différent.
Tout dépend aussi de votre appareil photo. Plus il est cher et récent, et plus il aura de faciliter à conserver les informations dans les hautes, et basses lumières.
5. Faire la mise au point au mauvais endroit
Quand on photographie un paysage, on cherche en général à obtenir une netteté maximale. Une photo de paysage a bien souvent une vocation descriptive et le spectateur doit pouvoir se balader dans l’image et en inspecter les moindres détails. Si un élément situé au premier plan ou à l’arrière-plan est un peu flou, elle n’a tout de suite pas le même impact.
Pour qu’une photo soit nette du premier plan jusqu’à l’arrière-plan, il faut qu’elle présente une grande profondeur de champ. Or, la profondeur de champ n’est pas fixe.
Le photographe a la possibilité de l’étendre ou de la réduire en jouant sur certains paramètres. La distance de mise au point est l’un de ces paramètres et elle joue un rôle important.
Ainsi, si on fait la mise au point sur un élément proche, la profondeur de champ sera courte. Inversement, si on fait la mise au point sur un élément lointain, la profondeur de champ sera étendue.
Pour bien comprendre ce concept, je vous propose de regarder l’illustration ci-dessous. En faisant la mise au point sur le troisième arbre, la profondeur de champ est plus courte qu’en faisant la mise au point sur un arbre situé plus loin de l’appareil photo.
Si on veut obtenir une grande zone de netteté, il faut donc la plupart du temps faire la mise au point sur l’infini pour photographier des paysages. Si le premier plan n’est pas très proche, cela garantit d’avoir une image nette sur l’ensemble de sa surface.
Sur la photo ci-dessous, par exemple, j’ai fait la mise au point sur la cascade à l’arrière-plan pour pouvoir bénéficier d’une profondeur de champ étendue.
Pour en apprendre plus sur le fait d'avoir une image intégralement nette, n'hésitez pas à consulter cet article.
Voilà, nous arrivons à la fin de cet article. Nous venons de passer en revue les erreurs à éviter en photo de paysage.
En les évitant, vous n’aurez pas fait 100 % du travail pour réussir vos photos de paysage. Par contre, je peux vous assurer que vous diminuerez fortement le nombre de photos ratées. Et vous obtiendrez des images qui se rapprochent vraiment de ce que vous avez vu sur le terrain au moment de la prise de vue. 😉
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